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Merci au magazine L’Agriculteur Provençal pour ce dossier spécial  « Bâtiment – Éco-construction – Énergie »  très intéressant et la mise en avant de la serre Tenergie réalisée à Mallemort et exploitée par Laurent Chabert.

 

Extrait de l’article de Julien Dukmedjian. 

Serres photovoltaïques et maraîchage : un duo efficace

La construction, en 2017, de plus de trois hectares de serres photovoltaïques sur l’exploitation de Laurent Chabert, à Mallemort, avait marqué les esprits, en raison de l’envergure du projet et de son originalité. Trois ans plus tard, le maraîcher se félicite de cet équipement, adapté à ses choix de cultures.

Une production d’électricité annuelle conséquente pour l’opérateur Tenergie, estimée en 2017, à 3,1 GWh pour un chiffre d’affaires d’environ 350 000 €/an en échange d’une mise à disposition de ses 3,3 hectares de parcelles, sur lesquelles ont été construites des serres équipées de panneaux photovoltaïques et livrées clés en main. C’est un contrat gagnant-gagnant qu’ont conclu, en 2017, Laurent Chabert et l’énergéticien Tenergie puisque le financement de cet équipement a été entièrement pris en charge par l’entreprise. L’inauguration des serres, cette année-là, offrait une vitrine exceptionnelle pour Tenergie,une entreprise de Meyreuil spécialisée dans la production d’énergie renouvelable, et permettait à l’agriculteur de concrétiser son projet de production d’asperges sous serres qu’il n’aurait pu, le cas échéant, mener à bien.

Mis en lumière à cette occasion, Laurent Chabert a eu une première vie professionnelle dans l’informatique, avant de reprendre l’exploitation familiale, en 2014.  Même s’il est issu d’une famille d’agriculteurs de Mallemort, spécialisée dans le maraîchage et l’arboriculture, ce retour aux sources n’avait rien d’évident : “Enfant, j’ai vu mes grands-parents et mes parents scruter les nuages, inquiets qu’un orage de grêle vienne anéantir en quelques minutes des mois de travail“. La reprise de l’exploitation familiale s’accompagne conjointement du rachat du Domaine Saint-Vincent, une aspergeraie “vieillissante“, dont les terres étaient contiguës aux siennes, avec l’ambition de se spécialiser dans le très haut de gamme et d’approvisionner les restaurants étoilés. Il a, dès le départ, l’idée de produire des asperges dans des serres équipées de panneaux photovoltaïques. “Le technicien de la Chambre d’agriculture que j’ai consulté m’a conforté dans ce choix. “

Trois ans de procédures administratives 

Le courant passe entre l’agriculteur, qui dispose d’un foncier conséquent, et l’opérateur indépendant, qui finance la construction partielle ou totale de bâtiments industriels ou agricoles, en contrepartie de l’installation de panneaux photovoltaïques sur leur toit. Des premières discussions à l’inauguration, trois ans vont pourtant s’écouler, pour des raisons non pas techniques, mais administratives. “Nous avons reçu le soutien de la maire de Mallemort, qui souhaitait en contrepartie participer à l’élaboration du cahier des charges. La sous-préfecture a, en revanche, refusé d’accorder une autorisation, alors que le projet stipulait explicitement que l’objectif de production d’électricité était adossé à une  production agricole“, se souvient Laurent Chabert.

S’ensuivront trois ans de procédures administratives avant que les 3,3 ha de chapelles coiffées de panneaux photovoltaïques ne soient construits. Pourquoi une telle réticence du représentant de l’État ? Pour Laurent Chabert, l’explication réside dans les trop nombreux abus d’agriculteurs et de société d’installation de panneaux photovoltaïques peu scrupuleux, par le passé, “à travers des montages financiers de serres, dont les sols n’étaient jamais mis en culture. Les services de l’État ont compris que nous n’étions pas dans ce cas de figure“, résume sobrement l’agriculteur, qui a co-construit le cahier des charges de ces chapelles high-tech avec Tenergie. Ils m’ont convaincu que leur intervention ne s’arrêtait pas à la phase de construction et de pose des panneaux“, se félicite le maraîcher, qui n’a pas déboursé un sou dans l’opération : l’ensemble des travaux et la fourniture des serres étaient, en effet, entièrement pris en charge par la société, qui les met en retour à disposition des exploitants agricoles. Ce modèle économique, profitable pour Laurent Chabert –  il reconnaît qu’il n’aurait pas été en mesure de financer l’opération seul – n’est malheureusement plus d’actualité, en raison de la baisse du prix d’achat par EDF de l’électricité ainsi produite. En 2017, lors de l’inauguration, Nicolas Jeuffrain , président de Tenergie, indiquait déjà que “le modèle, où l’énergéticien peut supporter la totalité de l’investissement de l’outil agricole et de la partie énergétique, est en voie de disparition. Compte tenu du prix de vente de l’électricité, nous n’avons plus la capacité, comme par le passé, de supporter seul cet investissement“. Avec le recul, Laurent Chabert se dit convaincu de l’intérêt de l’installation, quand bien même il faudrait désormais régler une partie du montant global.